dimanche 12 mai 2013

Savoir, c'est pouvoir



Dans les temps anciens, celui qui connaissait le cours des astres et qui savait prédire leurs positions, les éclipses etc., devait être quelqu’un. Un élu, un béni ou un envoyé des dieux... Il devait être écouté et sa parole et ses explications devaient avoir un sacré poids. Il semblerait qu’à partir des informations sur les éclipses lunaires de sages babylonien et égyptiens, Thalès fut le premier grec capable de prédire l'éclipse du soleil qui eut lieu en 585 av. J.-C. D’autres découvertes suivirent, puis furent oubliées après la chute des civilisations grecque et romaine mais perpétuées par les Arabes, qui puisaient principalement dans l'Almageste composé par Ptolémée[1]. Vers la fin du moyen-âge, cette connaissance retourna de nouveau en Europe[2], ensemble avec les classiques d’Aristote etc., où elle serait élaborée et deviendrait véritablement une science. Voilà en ce qui concerne en gros ce qui se passa de notre côté de la planète.

Mais, ces sciences se développèrent simultanément à l’est des sages babyloniens, par les échanges sur la route de la soie, et les diverses conquêtes. Rappelons le petit tableau ci-dessous. Il est généralement accepté que l’astrologie de l’Inde a subi diverses influences à différentes époques. Selon David Edwin Pingree (1933-2005), elles seraient ainsi :

I. Védique (c.1000-400 av. J.C.)
II. Babylonien (400-200 av. J.C.): Vedāṅgajyotiṣa
III. Gréco-Babylonien (app. 200-400): Yavanajātaka
IV. Grèque (app. 400-1600): Āryabhaṭīya.
V. Islamique (app. 1600-1800)

Et l’astronomie/astrologie chinoise a, à son tour, subi l’influence de l’astrologie indienne, notamment par le biais du bouddhisme. Le Tibet se situant entre les deux a eu un double apport. Remarquons que ce sont surtout les religions qui véhiculaient et exploitaient ces connaissances. Mais d’un autre côté, ces connaissances ont aussi été les véhicules (chevaux de Troie) d’éléments religieux.

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[1] Les premières traductions en arabe datent du IXe siècle. Wiki.

[2] Au XIIe siècle, vit le jour une version en espagnol qui sera plus tard traduite en latin sous le patronage de l'empereur Frédéric II. Wiki.

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