mercredi 30 août 2017

Alain de Libera donne un coup de main


Diagramme astrologique tibétain

Au début fut la magie antique, puis la magie naturelle, les « sciences religieuses » (tib. rig gnas sct. vidyā-sthāna), la connaissance des influences des astres sur le cours de la vie sublunaire, et finalement la science se sépara de la religion. La religion, en revanche, a toujours eu du mal à se séparer de ses « sciences », notamment dans ses aspects plus ésotériques. Les sciences des religions sont en fait souvent des sciences antiques ou médiévales. Au lieu d’organiser des rencontres entre des bouddhistes et des scientifiques (Mind and Life), il faudrait organiser des rencontres entre bouddhistes et médiévistes. Ce serait sans doute passionnant.

L’ésotérisme (les mystères) héberge ou utilise souvent de nombreuses sciences anciennes, c’est-à-dire non encore séparées de la religion, ou de la Loi[1], le nom ancien de la religion. La « Loi » parle d’un univers encore envoûté, sous l’influence de forces surnaturelles, au-dessus de la Nature. Au-dessus du monde sublunaire se trouvent les astres/dieux.

Le Moyen-Âge connaît les sept arts libéraux[2] et leur oppose les arts mécaniques.
« Les sept arts mécaniques comprennent : la fabrication de la laine, l'armement, la navigation, l'agriculture, la chasse, la médecine et le théâtre. Parmi ceux-ci trois sont externes à la nature, puisqu'ils protègent celle-ci des préjudices, tandis que quatre sont internes, afin qu'elle se nourrisse, alimentée et entretenue » (Hugues de Saint-Victor) 
« Influencé par ses lectures des érudits arabes, le traducteur Dominique Gundissalvi définit les arts mécaniques comme étant de la géométrie appliquée. La notion est ensuite reprise au XIIIe siècle, dans une conception plus négative marquée par la théologie par Bonaventure, Robert Kilwardby ou encore Thomas d'Aquin. » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Arts_m%C3%A9caniques)

Selon Alain de Libéra (Penser au Moyen Âge), l’astrologie, la science des astres, se trouve à la fois parmi les arts libéraux (« astronomie »)[3] et les arts mécaniques (« appliquées »), mais elle ne fait pas partie, tout comme les autres arts divinatoires, de l’enseignement universitaire. 
« Telles que le Moyen Age les a connues, l’astrologie, l’alchimie et la magie étaient un héritage de l’hermétisme populaire dont les écrits les plus anciens remontent au IIIème siècle avant notre ère. L’astrologie gréco-égyptienne avait un corpus très étendu qui allait jusqu’à la médecine et à la botanique - c’est ainsi que les iatromathematika couvertes du nom d’« Hermès Trismégiste » étaient un ensemble de recettes destinées à prédire l’issue d’une maladie selon l’état du ciel au moment où elle avait commencé. A l’époque gréco-romaine, tout particulièrement à l’époque romaine impériale, les techniques de divination théurgiques avaient inondé le marché de la croyance religieuse.
Sous le règne de Néron, la magie était couramment pratiquée. La « descente » du dieu sur terre, sa révélation directe ou indirecte étaient recherchées par tous les moyens, depuis le « dressage spirituel » - la concentration ou « ligature » des sens - jusqu’à l’usage de drogues et d’excitants nerveux (fumigations, narcotiques, boissons enivrantes, baumes appliqués sur les yeux). La lychomancie (apparition du dieu dans la flamme d’une lampe ou d’une torche), la lécanomancie (apparition du dieu dans l’eau d’un bassin), le recours aux médiums, la divination goétique (où le dieu n’apparaît pas, mais « anime un objet » en lui communiquant certains mouvements ou en changeant certaines de ses propriétés) composaient un arsenal où le mysticisme hellénistique alimentait son désir de « vision ». C’est à ces pratiques que renvoient, entre autres, les définitions médiévales de la pyromantia et de l’hydromantia
Dans le monde du XIIIème siècle, l’aspiration à « voir un dieu » dans un support quelconque n’était évidemment plus de mise, même si - on y reviendra - certains astrologues devaient par la suite alléguer une dimension selon eux incantatoire de l’eucharistie. Ce que l’on attendait de la divination était moins une mise en contact avec un principe divin qu’une révélation sur la conduite de l’existence, voire une action, une intervention, susceptible d’en détourner partiellement le cours. Le savoir, la science ici mobilisés n’avaient, c’est le moins que l’on puisse dire, rien d’aristotélicien. 
Originairement diffusés dans le cadre d’une philosophie subjuguée par les religions à mystères, entièrement pénétrés par le « sentiment de la misère humaine » et travaillés par le « désir d’évasion » - ce qui les rendait plus proches de l’Ane d’or que de l’Éthique à Nicomaque -, ils ne pouvaient, même substantiellement renouvelés, apparaître aux intellectuels du Moyen Age comme dotés d’un sens authentiquement philosophique, du moins si l’aristotélisme constituait la norme principale de la pensée et de l’action d’un « intellectuel ».
Il faut cependant reconnaître que nombre de médiévaux ont accordé le plus grand crédit sinon aux pratiques divinatoires de l’Antiquité tardive, du moins aux prétentions scientifiques de l’«astrologie libérale». C’est le cas, on l’a vu, de Roger Bacon, c’est évidemment aussi celui d’Albert le Grand, dont le nom a couvert et couvre encore de nos jours toute une série d’opuscules et de traités d’astrologie savante ou de magie populaire. Comment expliquer ce phénomène ? La raison en est simple. 
Telle que la conçoivent les philosophes du XIIIème siècle, la partie «judiciaire» de l’astronomie a un sens philosophique parce qu’elle est solidaire du reste de l’astronomie et parce qu’elle vient, en outre, donner un contenu précis à la théorie philosophique de l'influence qui organise la perception médiévale des rapports entre le monde sublunaire et le monde supralunaire. 
En tant que branche des mathématiques, la science astrologique est compatible avec la vision du cosmos transmise par le péripatétisme gréco-arabe. Le monde de l’astrologue «libéral » est le même que celui du philosophe : il s’agit du système des sphères célestes, des intelligences et des âmes motrices des cieux. popularisé en Occident par Avicenne et les commentaires d’Averroès sur le traité aristotélicien Du ciel, c’est-à- dire une version péripatéticienne de la théologie cosmique esquissée dans le livre A de la Métaphysique d’Aristote
Dans le système des intelligences, chaque sphère céleste, disposée concentriquement autour de la Terre, étant animée et régie par un moteur « pensant », la notion d’« influence » jouait un rôle épistémologique central. La vulgate philosophique du péripatétisme arabe, exposée dans le Livre des causes, faussement attribué à Aristote, donnait une représentation d’un monde parfaitement ordonné où la causalité des intelligences séparées, encore appelée «substances spirituelles», s’étendait à l’ensemble des phénomènes, depuis la Première Cause jusqu’au dernier ciel où était censée résider la dernière intelligence, le « trésor des formes », d’où s’écoulait comme d’une source la double série des formes corporelles et des formes intelligibles, ici pour illuminer les âmes, là pour organiser et structurer la matière. 
Dans un univers de procession universelle où les intelligences séparées apparaissaient comme les vecteurs de l’activité d’un Dieu unique et éternel - le Premier Agent -, l’idée d’une influence des astres sur la destinée humaine pouvait passer pour le complément naturel de la cosmologie, voire pour le remplissement scientifique de la théologie philosophique. » (Penser au Moyen äge, pp. 253-255)
« L’astrologie a initialement bénéficié de l’ignorance des maîtres ès arts. Son absence d’ancrage institutionnel a renforcé son statut hors de l’institution. L’université étant muette au départ, le discours astrologique s’est imposé en dehors d’elle, sans butée ni contre-pouvoir théoriques. Naturellement, ce n’est pas sur le terrain de l’astronomie scientifique que l’astrologie a trouvé les racines de son pouvoir et le principe de sa diffusion, mais sur celui qu’elle partageait avec la théologie philosophique, celui du rapport entre l’homme et le monde. On peut même dire qu'elle s’est développée en parasitant l'aristotélisme. »
« Le thème fondamental de l’astrologie étant l’idée d’une influence des astres, il faut lui donner une certaine représentation du monde pour qu’il trouve les conditions d’un fonctionnement théorique de plein exercice. C’est ce qu’ont fourni le Livre des causes et l’ensemble des écrits théologiques faussement attribués à Aristote. En s’emparant de la « théologie » d’Aristote, l’astrologie pouvait accaparer le reste d’un « système » qui n’avait, en réalité, jamais existé dans l’aristotélisme authentique et orchestrer ainsi un « aristotélisme total », mais fantôme, où la Physique, le traité Du ciel et les Météorologiques étaient absorbés dans un ensemble d'autant plus impressionnant qu’il était aux trois quarts inauthentique. 
C’est en rendant le monde lui-même apocryphe que l’astrologie a conquis son rang de science universelle. Lestée de théories sur la providence et le destin, qui n’étaient pas aristotéliciennes, mais néoplatoniciennes, et qui allaient d’ailleurs elles-mêmes être continuellement déformées, la pensée d’Aristote a ainsi offert à sa principale concurrente (l’astrologie) l'outil de sa propre subversion. Les professionnels de l’astrologie, les mages et les faiseurs d’horoscope, dont les princes (Frédéric II, Manfred) et les papes aimaient à s’entourer, ne prétendaient certes pas rivaliser théoriquement avec l’Aristote authentique. En l’absence de tout débat universitaire, ils exploitaient tranquillement leurs recettes et leurs techniques dans les cours et les palais. »

Dans les cours et les palais. Et pas uniquement en Occident. En Orient, on trouvait, pendant la même période, dans les cours et palais des mantrins (Inde) et des mandarins (Chine, dérivé du mot « mantrin »). La mondialisation n’est pas qu’une invention récente, des réseaux existaient (Routes de la soie, …), beaucoup plus lents, mais ils étaient bien là, et depuis longtemps. L’aristotélisme « augmenté » des arabes ne s’est pas uniquement diffusé vers l’ouest. On a parfois tendance en Occident d’imaginer le monde ancien et médiéval comme la Grèce, la Perse, l’Inde et la Chine, avec entre ces pays des kilomètres de steppes, de toundras et de prairies, où il ne se passait pas grand-chose. Ah oui, il y avait le Tibet aussi un peu plus tard, où le bouddhisme avait un AOC purement indien (post Concile de Lhasa). Les produits passaient directement de l’exportateur homologué indien aux importateurs homologués tibétains. Du pur produit indien provenant du Bouddha indien. Quelques fois, les produits devaient être stockés pendant quelque temps au Tibet pour être redécouverts plus tard. Le tout fourni avec certifications et traçabilité.

Un exemple récent de l’importance de l’influence des astres dans le bouddhisme tibétain, la première réponse de Sogyal Rinpoché sur son retrait de Rigpa pour cause de prédictions astrologiques.
« As I have mentioned to you before, according to astrological predictions, this year and the next two years are a period when obstacles can arise for my health and for my life in general. This was confirmed to me a number of years ago by Kyabjé Trulshik Rinpoche, and then again later by Orgyen Tobgyal Rinpoche. I have decided therefore to follow their advice and to enter into retreat as soon as possible. » Letter from rinpoche to the sangha

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[1] Introduction to the science of religion, Max Muller.

[2] Grammaire, dialectique, rhétorique, arithmétique, la musique, la géométrie, l’astronomie.

[3] De Libera explique que l’astrologie libérale était une branche de l’astronomie qui faisait partie des sciences mathématiques, p. 252

dimanche 27 août 2017

Khenpo Sodargye et Khenpo Tsultrim Lodrö


Khenpo Jigme Phuntsok entouré de ses disciples pendant ses voyages

Je viens peut-être de découvrir assez récemment deux acteurs importants de l’école nyingmapa jouant un rôle dans le retour du bouddhisme dans le monde sinophone sous la forme bouddhiste tibétaine. Il s’agit de Khenpo Sodargye (KS), né au Kham (Tibet) en 1962 et ordonné moine à l’Institut de Larung Gar en 1985 et disciple de Khenpo Jigme Phuntsok (KJP 1933-2004), reconnu comme la réincarnation de Tertön Sogyal, Lerab Lingpa 1856-1926). Larung gar est le campement tibétain, dont on parle régulièrement dans les médias.

KJP et KTL

Le deuxième est Khenpo Tsultrim Lodrö (KTL), né à Kandze (Draggo, Tibet) en 1962. Il avait rencontré Khenpo Jigme Phuntsok à Larung Gar et fut ordonné à l’âge de 22 ans, soit en 1984. Il venait tout juste de refuser la fonction de Secretaire de Comité de la division de District Trois du Gouvernement de Luhuo County[1].

KTL avant son refus et son ordination (1984)
photo des archives de Walshul SertaTsultrim Öser selon Ling Lhamo (FB)

Disciples de KJP à Larung gar (vidéo Khenpo Sodargye)


Voyage à Wutai en Chine (1987) en compagnie de KJP et KS 

KTL (堪欽慈誠羅珠) était particulièrement doué pour les études, a obtenu le titre de khenpo (Kānbù) et est un spécialiste du Guhyagarbha Tantra avec tous ses commentaires, des Sept trésors de Longchenpa et des quatre cycles de l’Essence séminale du Cœur (snying thig ya bzhi)[2]. Pendant les années 1990 et à la demande de KJP, KTL a commencé d’abord à enseigner dans les grandes villes chinoises, la Malaisie, au Singapour[3], à Hong Kong et ensuite à voyager partout dans le monde,y compris aux Etats-Unis, au Canada et en Australie[4]. Il est aussi connu pour organiser des relâchements d’animaux à grande échelle (plus de 100.000 vies) et est aussi connu sous le nom de « Life-Release Khenpo ».

KTL, Lâcher de poissons
Il a contribué à la promotion de la culture tibétaine, a collaboré à la rédaction de dictionnaires trilingues (tibétain-chinois-anglais). Il a composé des commentaires en tibétain et a écrit des livres en chinois[5]. Il est actuellement le vice-directeur de l’Institut de sciences bouddhistes de Serthar fondé en 1980 par KJT. A juger par les vidéos sur Youtube, il ne parle pas l’anglais, mais s’exprime en tibétain et en chinois. Néanmoins, il a publié des livres en anglais. Trois préfacés par Sogyal Rinpoché (The Right View -2015, Are you ready for happiness ? Don’t let the paper tiger scare you off -2015, et The Handbook for Life’s Journey -2016) et deux préfacés par Dzongsar Khyentsé Rinpoché (DKR) (Don’t let the paper tiger scare you off, et The Handbook for Life’s Journey). La préface de DKR est en fait le texte de son introduction de KTL le 22/01/2015 à Taiwan (« May the force be with him » t=19m18s). Voir ci-dessous.

KTL avait vécu trente ans à Larunggar, de 1984 à 2014 (source : blog). Et de 1991 à 2013, il occupa la position de doyen de l’éducation (Dean of Éducation) à Larung Gar (source). KLT a plusieurs centres aux Etats-Unis (Los Angeles, New York, San Francisco, New Jersey et Seattle), un site web  et un blog.

KS, Lâcher d'oiseaux au cours du 7ème Symposion
En ce qui concerne Khenpo Sodargye (né en 1962), son parcours ressemble à celui de KLT. KS, ordonné en 1985, devint le traducteur principal en chinois de KJP, et le directeur de l’Institut de sciences bouddhistes de Serthar (fondé en 1980). Tout comme KLT, il avait accompagné son maître KJP en 1987 lors de son pèlerinage au Mont Wutai en Chine. De 1990 à 1999, KS accompagna KJP pendant sa tournée dans le monde (Etats-Unis, Canada, France, Allemagne, Pays-Bas, UK, Bhoutan, Inde, Népal, Singapore, Malaisie, Thaïlande et Japon). En 1993, KJP en compagnie de KS visita Lérab Ling de Sogyal Rinpoché. Ses enseignements (initiation de Mañjuśrī) furent traduits en anglais par Ringu Tulkou. 

KJP à Lérab Ling avec Sogyal Lakar, les deux tulkous de Tertön Sogyal, Lerab Lingpa 1856-1926)
En 2006, il commença à utiliser des supports multimédias et l’internet pour diffuser ses enseignements. Il est l’auteur de nombreuses traductions en chinois (plus de 100 livres) et il a quelques publications en anglais à son actif.

KS fut l’invité de prestigieuses universités comme les universités de Beijing et de Tsinghua (2010). Il a donné des séminaires aux universités de Fudan, Nanjing et Renmin (mars 2011). Il fut invité aux universités de Zhejiang, Huazhong Normal University (aka: Central China Normal University), Sun Yat-sen University, l’université chinoise de Hong Kong et Hong Kong Polytechniques University (juin 2011). À partir de novembre 2011, il fut invité en ordre chronologique par les universités Shanxi Normal University, Northwest University (China), Xi’an Transportation University, Shandong University, Hunan Normal University, Hong Kong Institute of Education, University of Hong Kong, Beijing Normal University, Central China University of Science and Technology et Qinghai Normal University. La biographie de son site web le présente comme le maître bouddhiste tibétain le plus reconnu et le plus influent en Chine.

KS figure aussi comme un des acteurs principaux du Symposium Mondial de la Jeunesse Bouddhiste (World Youth Buddhist Symposium) à Chiang-Mai (Thaïlande), organisé par le World Youth Buddhist Society.

2ème jour du symposium 2017 (page FB Sogyal)
Cette année a eu lieu le septième symposium. Sogyal fut présent à l’invitation de KS, malgré son retrait de la direction de Rigpa et sa retraite. La photo de leur rencontre fut publiée sur la page Facebook de Sogyal le 30 juillet 2017. Le texte accompagnant précise que Sogyal retournera aussitôt dans sa retraite.[6] Notons cependant que KS n’a pas publié la photo avec Sogyal. Dans sa publication FB de photos du même jour (2ème), Sogyal n’apparaît pas.

2ème jour du symposium 2017 (page FB KS)
Quelques livres en anglais de KS sont :
Tales for Transforming Adversity: A Buddhist Lama's Advice for Life's Ups and Downs (
Wisdom Publications 2017)
Achieve by Doing (2016)
Always Present: The Luminous Wisdom of Jigme Phuntsok (Snow Lion 2015)

Pour un aperçu de ses tournées et conférences.

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La préface de Dzongsar Khyentsé R. (DKR) que l'on trouve dans les deux livres anglais de Khenpo Tsultrim Lodrö (KTL), est en fait le transcript de la présentation de KTL par DKR lors d'une conférence à Taiwan le 22 janvier 2015. Dans cette présentation DKR s'inquiète de l'avenir du Buddhdharma :
Even though as I said my lifestyle is colorful and often myself. Probably one good thing that I can boast about is I do know that I should worry about the survival of the Dharma. There is a reason to be concerned, a reason to be worried. In fact we should be in panic.”[7]
Et il se réjouit que, tandis qu'une implantation stable du bouddhisme semble stagner dans l'Ouest, que même en Inde, le lieu d'origine du bouddhisme, il n'a pas l'attention qu'il mérite (voir la réponse de Jay Garfield à cet argument), des gens comme KTL travaillent aux réussites futures du bouddhisme (tibétain) en Asie, et notamment en Chine. Il finit sa présentation sur une note légère, mais néanmoins symbolique. DKR dit qu'il est l'avatar d'Obi Wan Kenobi et il transmet son sabre laser à KTL en demandant toute la salle de dire avec lui : "Que la force soit avec toi !". KTL est désormais adoubé et investi de tous les espoirs.

Taiwan 22/1/2015
KTL semble actuellement vivre la plupart du temps aux Etats-Unis où il fait l'apprentissage de la langue et de la culture américaine.

Quand on voit l'envergure des activités des deux lamas de Larung gar, les voyages, les centres qui s'ouvrent partout, les publications y compris multimédias, les conférences et les symposiums, l'attention et l'admiration que leur portent des lamas comme Sogyal Rinpoché et Dzongsar Khyentsé Rinpoché, on se demande comment tout cela est financé, surtout vu le fait que le bouddhisme tibétain n'a pas d'hiérarchie officielle (source : Matthieu Ricard etc.).     

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[1] « At the beginning of 1984, Khenpo turned down the position of Committee Secretary in the District Three division of the Luhuo County Government. » Source

[2] Vima nyinthik, Lama nyingthik, Khandro nyinthik et Khandro yangthik.

[3] « In 1994 Khenpo Tsultrim Lodrö was sent by Khenchen Jigme Phuntsok to Singapore to teach on the Buddhadharma, commencing what would prove to be a long career of Dharma outreach among overseas audiences. » Source site web Luminous

[4] « Since 2014, Khenpo resumed his overseas journeys again after a sixteen-year hiatus, and was invited to give lectures in Hong Kong, Taiwan, Japan, Singapore, Malaysia, Indonesia, Canada, the USA, the UK, Australia and New Zealand, etc. Khenpo was also invited for talks scholarly discussions at prestigious academic institutions such as Harvard, Oxford, Stanford, UC Berkeley, Columbia, Washington University, Virginia University, Toronto University, Auckland University, Sydney University, and Melbourne University, as well as at companies like Google, together with experts and scholars in the fields of science, philosophy and psychology, discussing the mystery of life and the spirit, based on scientific and Buddhist principles.» source Luminous

[5] « These works include a Commentary on The Essence of The Heartfelt Advice, Clarifying Madhyamaka, Questions and Answers on Perfecting Wisdom, and A Thesis on Past Life and This Life » Source.  Liste des publications sur la biographie du site Luminous

[6] « Sogyal Rinpoche was pleased to address the World Youth Buddhist Society in Chiang Mai today at the invitation of Khenpo Sodargye Rinpoche from Lharungar. Sogyal Rinpoche spoke at this conference to honour a long-standing commitment to Khenpo Sodargye. He will now return into retreat. »

[7] .   "In this degenerate time, the glory of the Buddha is dim. The weight of the Dharma is not felt. And I know that the Buddha said one should not depend on the person but on the truth. But the actual realization of the Dharma is invisible for most of us. The Script of the Dharma is too vast and deep and most of us are too lazy to comprehend and even pursue. Even though we know we should not rely on a person, we human beings have the habit to look up to something concrete or human as a role model. So teachers, masters, spiritual leaders are very important. And as for teachers, masters, lamas, we have no shortage. We have so many, much more than used T-shirts. This is an age when teenagers even have the name HH. Genuine upholder of the Dharma is so rare like a star of the daylight. The few that we have are not shining. As the Buddha said, only an enlightened being can judge whether the other person is enlightened or not. So I cannot say really who is a perfect being or not. But we do have interest in Dharma practice – still we do even at this age – so naturally importance of the expounder of the Dharma becomes important. “Even though as I said my lifestyle is colorful and often myself. Probably one good thing that I can boast about is I do know that I should worry about the survival of the Dharma. There is a reason to be concerned, a reason to be worried. In fact we should be in panic.” Of course, this alone is the blessing of my own masters who spent so much time and energy worrying about the survival of the Dharma. Under their blessing and guidance, I have learned not to just worry for my own backyard, Tibetan Buddhism, but I have learned to worry about Shingon Buddhism in Japan and Theravada Buddhism in Sri Lanka. It may not be constant, but I do at times worry. I also worry that there is nobody that worries. Even the lamas who are with gray hair and wrinkled hair, they don’t seem to worry. They may worry but they may worry only with their temples, or at best, their own lineage."

mercredi 16 août 2017

Traduction anglaise de l'Amanasikāra de Maitrīpa/Advayavajra




Une très bonne nouvelle ! Klaus-Dieter Mathes écrit sur sa page Facebook :


"Dear friends,an online edition (“open access”) of my book “A Fine Blend of Mahāmudrā and Madhyamaka: Maitrīpa’s Collection of Texts on Non-conceptual Realization (Amanasikāra)” can now be downloaded from the Austrian Academy of Science Press under
http://hw.oeaw.ac.at/7786-9?frames=yes
Click “online edition” in the yellow field above my name. You will see then nine pdf files (for download) into which the whole book is divided."
http://hw.oeaw.ac.at/7786-9?frames=yesClick “online edition” in the yellow field above my name. You will see then nine pdf files (for download) into which the whole book is divided."