lundi 23 janvier 2012

Amour et Haine



Selon Aristote[1], Empédocle était le premier à parler de la division du Tout en quatre éléments, par l’effet de la Haine, et de leur (possible) réunion par l’Amour/Amitié. La Haine est séparatrice tandis que l’Amour est unifiante.[2] Le Tout peut être un ou multiple, mais il reste le Tout et c’est la force unifiante de l’Amour qui fait qu’il est un Tout. L’Amour est la volonté de Dieu. La volonté (de puissance) est l’essence la plus intime de l’être.

Le Tout (S. sarva) se divise, sous l’effet de la Haine, ou se réunit, sous l’effet de l’Amour. L’Amour et la Haine, la force unifiante et séparatrice, sont-elles inhérentes au Tout, ou sont-elles les expressions d’une volonté universelle ? C’est la ligne de fraction entre les croyances théistes et non-théistes. Pas une si grande différence finalement. Que la volonté universelle porte un masque ou adopte une forme ou pas, qu’importe ? La volonté individuelle peut s’aligner sur la volonté universelle ou s’y opposer, elle peut choisir l’Amour ou la Haine. Pour ou contre ? "Celui qui n'est pas avec moi est contre". Par la force de l’Amour, l’Esprit est le bien et la matière le beau[3].

Quand la volonté individuelle ne s’aligne pas sur la volonté universelle, elle doit faire des choix, au risque de s’engager dans ce qui désunit, ce qui est source d’inquiétude. Ce que l’on veut, est-ce réalisable, dépend-il de nous ? Sommes-nous certains de l’atteindre ou de l’obtenir ? Vouloir atteindre ou obtenir quelque chose que l’on n’a pas déjà est une entreprise vouée à l’échec. La solution que proposent de nombreuses voies philosophiques et spirituelles est la bonne utilisation de la volonté et de l’entendement. C’est la bonne maîtrise de nos représentations sans méprise (entendement) et l’alignement sur la volonté universelle (conforme à l'ordre naturel et/ou divin) (volonté). La sagesse et l’amour.

Alors la volonté universelle, c'est quoi ? Je dois malheureusement vous laisser, j'ai quelques courses à faire.


[1] Métaphysique, A, iv, 985 a 21
[2] Aétius, Opinions, I, iii, 20
[3] Selon François de Sales (Traité de l’amour) : Le bien/le bon est ce dont la jouissance nous délecte et le beau ce dont la connaissance nous agrée.

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